Les Façons du Temps
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      Les contes des Mille et Une Nuits constituent probablement le pan de la littérature arabe qui est le mieux ancré dans l’imaginaire collectif du monde occidental.  
Tous les petits enfants sont très tôt initiés aux contes d’
Aladin et la lampe merveilleuse, d’Ali Baba et les quarante voleurs ou de Sindbad le Marin.  Ce recueil littéraire porte donc souvent une connotation juvénile.  Mais les Nuits sont-elles uniquement des contes pour enfants?
Dans un second temps, certaines personnes ont exploité les thèmes à caractère érotique présents dans les contes originaux, et rendus publics par Sir Richard Burton
au XIXème, pour produire des dérivés littéraires ou cinématographiques orientés sur cet aspect érotique.  Mais les 
Mille et Une Nuits sont en fait bien plus qu’un livre de divertissement pour enfants ou d’ébats voluptueux. 

Il s'agit en réalité d'une œuvre dynamique aux origines mouvementées, témoin culturel de siècles passés, véhicule d’une mythologie et de croyances propres à l’Orient, émergeant surtout du monde arabe.  La forme même des Nuitspossède un caractère qui les différencie des contes classiques, ce qui ajoute à l’originalité de l’œuvre.  La lecture de ces histoires fait ressortir des personnages qui prennent vie autour de thèmes récurrents et qui, concentrés au Proche et Moyen-Orient, étendent parfois leurs péripéties jusqu’aux confins de l’Inde ou de la Chine.

Texte universellement connu, les Mille et Une Nuits rassemblent des anecdotes et récits autour d'un thème central unificateur : Shéhérazade différant chaque nuit l'heure de sa mort par un nouveau récit. Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le recueil anonyme, écrit en arabe, s'est édifié sur un substrat indo-persan, enrichi de deux strates successives, le cycle de Bagdad et les récits égyptiens. Dans les premiers contes, aux noms d'origine persane ou indienne, le merveilleux occupe une place importante. Les seconds se signalent par les nombreuses références liées au calife Harûn al-Rashîd et à la vie de la cour abbasside tandis que les troisièmes, se déroulant en Égypte mamelouke et ottomane, accordent une grande importance aux objets magiques.

Le savant et voyageur Antoine Galland (1646-1715), qui avait entendu raconter lors de ses séjours au Proche-Orient nombre de ces histoires, en commence dès 1704 une traduction adaptée aux goûts de son époque. Celle-ci, dont la parution en 12 tomes s'échelonne jusqu'en 1717, connaît très vite un immense succès. Le manuscrit qu'il utilise, copie égyptienne de la seconde moitié du XIVe siècle, est le plus ancien conservé. Cette version, qui connaît de nombreuses rééditions, est suivie de nouvelles traductions en français et dans beaucoup d'autres langues. Parmi elles, l'édition de J.C. Mardrus en 1899 amplifie largement l'exotisme et l'érotisme du texte. L'illustration, dans ces éditions occidentales contribue à développer l'image d'un Orient imaginaire.

 

 


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